La police de Winnipeg a ignoré les appels pour enquêter sur une série de rapports de femmes et de filles autochtones disparues alors même qu’un tueur en série parcourait les rues de la ville. Ce n’est que l’exemple le plus récent de maintien de l’ordre raciste qui est à la base des services de police de l’État canadien.
Ce n’est pas un accident. Dès le début, le rôle de la police était d’opprimer les peuples indigènes et de mener violemment le projet colonial.
Origines de la police dans l’État canadien
Un an après la Confédération, la Police du Dominion est devenue la première force fédérale, opérant dans les colonies établies de l’est du Canada. En 1873, la Police à cheval du Nord-Ouest (PCN-O) est formée pour affirmer la domination canadienne dans l’Ouest et assurer l’achèvement du chemin de fer transcanadien vers le Pacifique.
La PCN-O a mené la guerre contre les Premières nations et la nouvelle nation métisse dirigée par Louis Riel. Les peuples vaincus ont été entassés dans des réserves pour permettre l’exploitation des ressources naturelles. Le système de réserve a ensuite inspiré l’apartheid sud-africain.
La nouvelle police a empêché les incursions militaires américaines à travers la frontière. En 1896, la NWMP a été déployée à des fins similaires au Klondike pendant la ruée vers l’or et est ensuite allée se battre pour les Britanniques pendant la guerre des Boers en Afrique du Sud, gagnant l’ajout de « Royal » à leur nom en 1904. Après que la RNWMP ait écrasé le Grève générale de Winnipeg avec violence en 1919, la GRC est formée un an plus tard par fusion avec la Dominion Police.
Aujourd’hui, la GRC identifie fièrement sa fondation avec les origines coloniales brutales de la PCN-O en 1873 alors qu’elle se prépare pour la « célébration » de son 150 anniversaire en 2023.
Cela convient puisque leur héritage colonial de colons se poursuit à ce jour.
Oppresseurs actuels : C-IRG
En 2017, le groupe d’intervention communauté-industrie (C-IRG) au sein de la GRC de la C.-B. a été formé « pour assurer une surveillance stratégique des incidents de l’industrie énergétique et des problèmes connexes d’ordre public, de sécurité nationale et de criminalité ». Bien qu’ils prétendent que son mandat est d’apporter des réponses policières « cohérentes, standardisées et administrées de manière impartiale », ils sont en réalité une armée privée pour que CGL, TMX et d’autres développeurs de mégaprojets foulent aux pieds un territoire autochtone non cédé.
Bien que la Cour suprême du Canada ait reconnu la souveraineté des chefs héréditaires Wet’suwet’en sur leurs territoires non cédés en 1997, la GRC a appliqué des injonctions par des tribunaux inférieurs qui s’appuient sur l’approbation des conseils de bande Wet’suwet’en, malgré le fait qu’ils n’ont aucune compétence sur le tracé du pipeline.
Cela a conduit à : Des invasions de la GRC dans le territoire Wet’suwet’en au cours des 3 dernières années pour arrêter violemment et retirer les défenseurs des terres autochtones et leurs alliés du chemin du pipeline CGL.
Les flics imposent des « zones d’exclusion » qui bloquent l’accès à la terre pour les Wet’suwet’en, les médias, les invités, les médicaments et les fournitures. Ils harcèlent et intimident les Wet’suwet’en dans leurs propres maisons et communautés; ils espionnent les défenseurs de la terre et leurs alliés.
Cette année, la campagne d’intimidation et de harcèlement s’est tellement intensifiée que des membres du clan Gidimt’en des Wet’suwet’en ont déposé le 22 juin un avis de poursuite civile contre la GRC, déclarant : « Les tactiques policières utilisées sur Gidimt’ sur le territoire n’ont eu aucun but ou fondement légitime. Ils ont été déraisonnables et excessifs, discriminatoires sur la base de la race, malveillants et abusifs des pouvoirs de la police. Ils représentent un effort pour supprimer l’activité légale et l’affirmation des droits et titres autochtones »,
Sur le podcast APTN Nation to Nation (N2N), le chef héréditaire Wet’suwet’en Na’Moks a expliqué : « Ils semblent n’avoir aucune retenue dans ce qu’ils peuvent faire, il semble n’y avoir aucune limite à la violence, au harcèlement et à ce qu’ils perçoivent comme leurs devoirs.
L’existence de l’unité C-IRG, son budget apparemment illimité et flexible, et la volonté du gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique de les utiliser continuellement pour réprimer les peuples autochtones sur leurs propres terres, au profit des profits de l’industrie pétrolière et gazière, démontrent que le l’état n’est pas neutre.
Corps d’hommes armés
Pour Marx, « l’Etat est un organe de domination de classe, un organe d’oppression d’une classe par une autre ». Pour créer cet « ordre » basé sur l’oppression de classe, un pouvoir public est formé, composé « non seulement d’hommes armés mais aussi d’adjonctions matérielles, de prisons et d’institutions de coercition de toutes sortes ». En 1819, le « massacre de Peterloo » s’est produit lorsque des cavaliers armés de sabres ont chargé une foule de 50 000 ouvriers réclamant une réforme parlementaire à Manchester, tuant 18 personnes et blessant jusqu’à 700 personnes.
L’année suivante, des forces de police armées de matraques moins meurtrières ont été formées pour réprimer les manifestations et les grèves sans autant d’effusion de sang.
Le rôle particulier de la GRC dans la surveillance des corps, des communautés et des terres autochtones pour faire place aux colonies coloniales, aux industries extractives et aux mégaprojets d’infrastructure a été façonné par les besoins de la classe dirigeante canadienne. Une force de police paramilitaire fédérale était nécessaire dès le début, et ils étaient armés jusqu’aux dents, autorisés à utiliser la force meurtrière en particulier contre les peuples autochtones.
Armés ou non d’armes à feu, les forces de police protègent la propriété et les intérêts des capitalistes.
Le capitalisme en tant que système utilise les outils du racisme, de l’homophobie et du sexisme pour diviser et conquérir. Ce n’est donc pas un hasard si ces mêmes outils sont utilisés par les institutions chargées de soutenir l’État capitaliste. Des cas bien documentés de violence policière indiquent la brutalité écrasante requise pour assurer la sécurité du capitalisme pour les riches. Si vous regardez les statistiques sur les prisons aux États-Unis et au Canada, ce sont en très grande majorité des pauvres, des Noirs, des Hispaniques et des Autochtones qui sont incarcérés.
Les riches criminels qui volent des millions aux gens ordinaires sont traités avec légèreté, car ils sont protégés par le système qu’ils servent et perpétuent.
La police brise également régulièrement les occupations, les grèves et les manifestations. Quiconque a été en grève reconnaîtra que la police n’est pas neutre dans ces situations. L’État ne préside pas de manière neutre à la société, mais il est fondamental pour soutenir les divisions de classe et la domination de quelques riches sur le reste d’entre nous.
Defund, désarmer, dissoudre
Les demandes de financement de la police qui ont pris de l’ampleur avec les manifestations de Black Lives Matter en 2020 après la mort de George Floyd doivent être soutenues. Mais la nature anti-indigène, anti-noire et anti-ouvrière de la police ne peut être réformée hors de ses rangs : elle n’est pas le fruit d’aberrations, ou de « quelques brebis galeuses », mais est le résultat attendu et souhaité pour la classe capitaliste qu’ils servent.
La véritable justice pour les peuples autochtones, les communautés noires et les travailleurs commencera par désarmer et démanteler la police et briser l’État qui maintient la masse des gens « à leur place ». Pour ce faire, il faudra une révolution socialiste basée sur l’auto-émancipation des travailleurs en alliance avec l’autodétermination des nations autochtones pour supplanter ce système destructeur et injuste.
Chaque affirmation de la souveraineté autochtone contre le projet colonial des colons canadiens et chaque grève des travailleurs contient le germe de la révolution. Construire la solidarité pour ces luttes et les liens entre elles est la tâche urgente des socialistes dans le soi-disant Canada d’aujourd’hui.
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